Agriculture biologique et responsabilité climatique aux Philippines
Fleur de Lys (Pinky) CASTELO-CUPINO, septembre 2017
Le changement climatique a un impact négatif sur l’agriculture philippine, une composante clé de l’économie du pays. En même temps, les méthodes agricoles conventionnelles, qui sont la règle dans le pays, contribuent au changement climatique par leurs émissions de carbone élevées.
Cela fait de l’agriculture biologique une stratégie viable d’adaptation au changement climatique parce qu’elle séquestre le carbone, réduisant ainsi les émissions énergétiques grâce à la rotation des cultures et l’augmentation de la biodiversité et de la fertilité des sols. En accord avec une production agricole responsable, des coopératives d’agriculteurs et des entrepreneurs ont mis en œuvre l’agriculture biologique dès les années 90, quoique la plupart ait commencé dans le courant de la dernière décennie. L’intention d’origine des agriculteurs bio est de proposer une alternative saine aux produits agricoles conventionnels qui sont chargés de pesticides et d’insecticides. Mais il s’avère que l’agriculture bio est également écologique et peut devenir une stratégie d’adaptation au changement climatique.
Pour qu’elle puisse subsister, l’agriculture bio doit être économiquement viable. Pour l’heure, les agriculteurs exportent leurs produits, les vendent en épicerie, ont organisé leur distribution en ligne ou élaborent un système de commercialisation-distribution directe aux ménages responsables par SMS. Un obstacle au développement du marché bio est que les prix des produits bio sont plus élevés que ceux des produits issus de l’agriculture conventionnelle.
Cependant, une étude réalisée en 2011 montre que l’agriculture bio peut être avantageuse sur le plan financier. Les agriculteurs doivent essayer de résoudre le dilemme autour de la façon de rendre l’agriculture bio durable et, en même temps, accessible aux grands secteurs de la consommation. Le gouvernement devrait également s’impliquer en préconisant et en soutenant l’agriculture biologique par des incitations et une aide financière. La durabilité des fermes biologiques a également besoin du soutien et du patronage d’une base de consommateurs responsable, saine et écologique. On peut développer ce mouvement de consommateurs à partir d’une perspective stratégique.
Cela fait de l’éducation sur le changement climatique et l’agriculture bio un composant important d’un tel programme. Il s’agit d’un développement positif que le ministère de l’éducation, responsable de l’éducation de base du pays, propose des cours sur le changement climatique et le développement durable dans le programme d’études de 10ème année. L’agence nationale responsable de l’enseignement technique et professionnelle, le Technical Education Skills and Development Authority, propose un cours sur la production agricole biologique. L’agriculture biologique est une façon de garantir une bonne santé à la population et d’atténuer l’impact du changement climatique qui a besoin, entre autres, de la participation de producteurs responsables, distributeurs responsables, consommateurs responsables, finances responsables et d’un gouvernement responsable.
À télécharger : organic_agriculture_and_climate_responsibility_in_the_philippines.pdf (170 Kio)